Convictions d’élevage

Nourriture et habitat

La bonne santé d’un troupeau repose avant tout sur une nourriture adaptée et un habitat sain.
Nous avons construit notre bergerie en 2017 avec l’augmentation du troupeau. Ainsi les brebis y mettent bas de janvier à avril. Cette bergerie est vaste, haute, avec une bonne aération en faîtière et les grands portails s’ouvrent pour laisser le soleil entrer en hiver. Bardée de bois, paillée quotidiennement, l’ambiance y est saine.

Naissance et soins

Chaque brebis qui met bas rejoint avec son agneau le parc des mères. Nous désinfectons le nombril et observons. L’agneau doit têter dans les 6h maximum pour prendre le colostrum, breuvage de l’immunité.
Nous ne vaccinons pas nos bêtes (pas d’obligation préfectorale, sauf si maladie infectieuse contagieuse) et ne donnons pas d’antibiotiques (sauf si c’est trop tard pour un traitement alternatif).
Les agneaux sont nourris au lait maternel puis sortent avec leurs mères au pré au printemps, la journée. Le soir tout le monde rentre pour manger du sec : foin et luzerne. Cela permet un équilibre dans le rumen, la base pour la santé d’un ruminant. Cette pratique favorise aussi pour le troupeau une moindre infestation par les parasites naturellement présents dans l’herbe.

Pâturage

Le pâturage tournant favorise en même temps la lutte contre le parasitisme : on débroussaille pour poser de petits parcs électriques, et on fait tourner le troupeau, pour qu’il ne revienne pas sur la même parcelle avant quarante jours.
Nous observons la laine, les muqueuses, les selles, l’appétit, le comportement général… Et faisons faire des coprologies régulières afin de déterminer si un traitement antiparasitaire est nécessaire.
Les traitements à l’aveugle systématiques pratiqués en agriculture intensive ou traditionnelle ont mené à une résistance. Il est vraiment temps de changer les pratiques.
Nous ne donnons pas de céréales en complément aux brebis pour plusieurs raisons : en pente, nous ne pouvons pas les cultiver ; on n’est pas sûr que le méteil soit bon pour le ruminant qui a besoin de saliver pour que le rumen fonctionne bien (le foin fait saliver cinq fois plus que les céréales) ; et laissons les céréales, coûteuses en eau et en pétrole, à l’alimentation humaine !